Moutons, nouveaux chemins, jeux, sablière, clôtures, chiens… Bruxelles Environnement met en œuvre son permis d’urbanisme. Le Kauwberg est un vaste espace semi-naturel ucclois de 50 hectares dont 40 sont sous gestion régionale. C’est un site du réseau européen Natura 2000 et un site classé qui a fait l’objet d’un plan de gestion adopté par le gouvernement.
Voilà quelques années que des moutons paissent au Kauwberg, sur des superficies de plus en plus grandes. Des moutons, ou plus précisément des brebis retraitées qui échappent à l’abattoir et vivent des jours heureux tout en rendant, encore, de fiers services. Etant âgées et ne devant plus produire de lait, ces brebis peuvent se contenter d’une alimentation plus fibreuse voire ligneuse et sont donc parfaites pour manger de manière ciblée tantôt des graminées, tantôt des ronces ou arbustes qui étoufferaient les prairies si rien n’était fait. Silencieuses, sans carburant et surtout très spécialistes, elles sont les stars de la gestion écologique. Certaines brebis sont aussi régulièrement détachées du groupe depuis deux ans pour aller grignoter des jeunes pousses de renouée du Japon Fallopia japonica (une espèce exotique très envahissante) de manière très ciblée dans le Kauwberg II. Tout ce travail porte ses fruits ! La renouée du Japon recule au Kauwberg II et on distingue une plus grande biodiversité dans les prairies le long de l’avenue Dolez. La présence de moutons, ou d’animaux en général, est aussi un atout social qui fait le bonheur des petits et grands.
Mise en œuvre du Plan de Gestion Natura 2000 et Patrimoine
Par-ci par-là, Bruxelles Environnement poursuit la mise en œuvre de son permis d’urbanisme (obtenu en avril 2024) et aménage les lieux en misant sur la restauration écologique et l’accueil du public dans ce site classé. Cet été, de nouvelles clôtures ont été ajoutées dans deux prairies, au Nord du site, pour permettre le pâturage dès 2026. Ces espaces désignés par Natura 2000 comme des habitats « prairies à crételles », nécessitent une gestion spécifique. Le pâturage est une mesure idéale. Afin de permettre une bonne restauration de l’habitat dans cette zone, ces prairies seront à l’avenir inaccessibles au public. Cette fermeture compensera une perte qualitative de l’habitat « prairie à crételles » dans d’autres zones, laissées ouvertes au public. L’objectif est de trouver un équilibre entre la conservation du site et le maintien de l’accueil du public. Des arbres fruitiers de variétés anciennes y seront plantés fin de l’année en lisière en vue d’augmenter la disponibilité en nourriture pour la faune sauvage.
Un point d’attention concerne aussi l’information donnée au public. La signalétique aux entrées sera remplacée et des pupitres d’informations permanentes ajoutées au sein du site. Les éléments remarquables naturels ou patrimoniaux seront ainsi mis en valeur.
Pour la biodiversité, les chiens doivent être tenus en laisse
Le Kauwberg est un site très apprécié notamment par les propriétaires de chiens. Au moment de la reprise en gestion du site, vu son historique, Bruxelles Environnement a temporairement permis que les chiens maîtrisés par leurs maitres soient promenés sans laisse. Cette période de transition arrive à son terme en cette fin d’année. Cela dit, les chiens pourront toujours courir au Kauwberg : une vaste zone de près de 2 hectares leur sera encore accessible sans laisse (entrée av. Chênaie 83). La zone est un espace de détente où les chiens pourront courir. Cela dit, elle sera aussi dédiée aux loisirs pour tout public (comme actuellement). Il ne s’agit donc pas d’un espace réservé exclusivement aux chiens et leur maîtrise reste indispensable. La zone ne sera pas clôturée pour maintenir le caractère ouvert du paysage. Pour en identifier les limites et vous accompagner dans votre balade, des pictogrammes seront placés à hauteur des chemins lorsque que vous pénétrez ou sortez de la zone partagée.
Une pause (active) dans la nature
La prairie centrale restera accessible au public presque toute l’année. Elle sera dédiée au jeu et à la détente au contact de la nature, notamment pour les familles ou les personnes qui craignent les chiens. Jouxtant cette prairie, la partie boisée « speelbos » sera ouverte dès le printemps prochain pour y permettre le jeu libre dans les bois, avec des branches et troncs pour faire des parcours et des cabanes. Afin que les enfants puissent y jouer en sécurité, les arbres malades seront élagués ou abattus sélectivement cet hiver. Les cerisiers tardifs Prunus serotina, une espèce exotique envahissante, seront supprimés pour permettre aux arbres d’avenir comme les chênes de croitre dans de bonnes conditions (espace, lumière, aération).
Une sablière et ses abeilles en danger critique
Le Kauwberg est aujourd’hui connu pour sa verdure, mais il était encore un site d’extraction de sable dans les années 50-60. L’ancienne sablière du Kauwberg I est encore visible au Nord du site, bien qu’elle soit aujourd’hui presqu’entièrement recouverte par des arbustes et arbres d’essences jeunes, parfois envahissants ou invasifs et/ou sans grand intérêt du point de vue écologique (cerisier tardif, cornouiller soyeux, bouleaux, érables, robiniers faux-acacias…). La petite partie sablonneuse encore ouverte est, elle, soumise à une forte érosion que ce soit à cause des fortes pluies ou de pressions anthropiques (Humains et chiens). Cette zone fortement menacée est pourtant vitale pour un cortège d’espèces d’abeilles sauvages qui dépendent de cet habitat sableux pour nicher dans le sol, dont certaines sont rares et en danger d’extinction à Bruxelles ou en Belgique. Une étude de bilan et de restauration est en cours car le Kauwberg est l’un des derniers sites majeurs bruxellois propices aux abeilles sauvages.
Infos : kauwberg@environnement.brussels ou info@environnement.brussels
